Comment photographier les animaux en forêt ?

Comment photographier les animaux en forêt ?

La photographie des animaux sauvages de la forêt est une discipline qui requiert des connaissances et des techniques précises. Avant de se lancer sur le terrain, il est essentiel de bien se préparer.

Pour cela, vous devez connaître votre sujet, car chaque animal possède ses propres habitudes de vie, ses milieux de prédilection et ses mets favoris (par exemple, l’écureuil roux raffole des noisettes), ainsi que des horaires spécifiques, souvent tôt le matin ou en fin de journée. Pour réussir à observer une espèce dans son habitat naturel, il est crucial de bien la connaître.

Maîtriser l’Art de la Photographie en Forêt

Il y a plusieurs façons d’aborder la photographie en forêt. Vous pouvez choisir entre la macrophotographie ou la photographie animalière, qui sont les disciplines principales. Une bonne préparation est donc cruciale avant de commencer.

Il est important de déterminer dans quelle discipline vous êtes le plus à l’aise, laquelle vous souhaitez pratiquer et développer. Cela influencera le choix du matériel à emporter.

La forêt, pleine de vie, offre une opportunité unique de réaliser presque tous les types de photos. C’est un terrain de jeu incroyable et très formateur, accessible à tous, qu’on soit débutant ou confirmé.

L’observation est la clé du succès. Bien que se lancer à l’improviste puisse donner de beaux résultats, un repérage préalable optimisera vos photos, en particulier selon les différentes heures de la journée.

Le matin, l’humidité crée parfois des brumes éparses, ajoutant une touche mystique. En journée, une brise légère fait danser les feuilles et les chants d’oiseaux forment une douce symphonie naturelle. Le soir, le coucher du soleil embrase le décor, révélant les fils de soie des toiles d’araignée scintillantes.

Matériel idéal pour photographier les animaux en forêt

La préparation joue un rôle primordial en photographie animalière. Une bonne préparation vous permettra d’espérer apercevoir les animaux, notamment en ce qui concerne l’équipement de prise de vue. Une pratique courante dans ce domaine consiste à utiliser un téléobjectif, ce qui permet au photographe de capturer des images d’animaux à distance, favorisant ainsi la conservation de leur habitat naturel et la spontanéité de leurs comportements.

Les objectifs à focale fixe, tels qu’un 500 mm f/4, peuvent être coûteux, mais il est possible de se tourner vers des objectifs zoom (comme un 70-300 mm) avec des ouvertures plus petites (par exemple, f/5.6 à 70 mm).

Voici le nécessaire idéal pour avoir une bonne base en photo animalière:

  • Les jumelles : une paire de jumelles est incontournable pour observer de loin les mouvements et déceler la présence des animaux sans les effrayer.
  • Le téléobjectif : indispensable en photo animalière pour la qualité du rendu, du piqué et du confort de travail, le téléobjectif est un allié idéal. On peut également utiliser un zoom moins puissant.
  • Le trépied : pour stabiliser correctement le couple boîtier/objectif, il est nécessaire d’avoir un trépied de bonne qualité. Il vous aidera à optimiser la netteté de vos images (À lire : Quel trépied choisir pour la photographie animalière ?).
  • L’appareil photo : que vous soyez plutôt reflex numérique ou hybride, il faut un appareil photo qui vous donne la capacité de tout faire en mode manuel, avec une bonne résolution si possible.
  • La tenue de camouflage : la tenue ghillie est idéale pour se fondre dans le décor de manière efficace. Elle casse les formes et les couleurs du photographe. À utiliser pour toutes les espèces, c’est la plus polyvalente, notamment en forêt.
  • La tente d’affût : c’est le moyen le plus simple à mettre en place. Vous pourrez observer la faune à travers de légères ouvertures, vous pouvez bouger à l’intérieur sans attirer l’attention. Certaines espèces nécessitent cependant la pose préalable (quelques jours avant) de cet équipement pour être en pleine confiance (les espèces d’oiseaux rapaces par exemple).
  • La caméra de chasse : elle peut être utile pour vous aider à connaître les espèces d’animaux qui fréquentent les lieux. La caméra de chasse fonctionne souvent de jour comme de nuit et déclenche une photo au moindre passage d’un animal.

Techniques et astuces pour réussir vos photos en forêt

photo d'un cerf à le houga

La forêt représente un environnement exigeant pour la photographie, car la végétation y est généralement dense et peut rapidement compromettre une image si l’on ne prête pas attention au décor qui nous entoure.

Savoir quand déclencher sa photo

Imaginez un cerf se faufilant tranquillement entre les troncs d’arbres, une scène difficile à capturer car vous devrez composer avec votre environnement. Parfois, si le rendu à travers le viseur n’est pas satisfaisant, il vaut mieux ne pas déclencher. C’est là tout l’art de la photographie animalière : savoir profiter d’un instant de vie sauvage sans risquer de déranger pour obtenir une photo sans potentiel. Cela s’apprend avec le temps et la pratique.

Bien choisir son « éclairage naturel »

Le choix des lumières est essentiel pour donner à vos images des couleurs et des ambiances chaleureuses ou oniriques. Les lumières du matin offrent souvent des teintes bleutées, et si la brume s’invite, les photos auront l’air tout droit sorties d’un rêve, enveloppées d’un léger voile. Les couchers de soleil, quant à eux, offrent des lumières très chaudes et des ambiances de feu. Pensez à ajuster votre balance des blancs en fonction du moment de la journée où vous observez la faune.

Chaque espèce vit selon ses propres règles. Le blaireau, par exemple, met du temps à sortir de son terrier aux dernières lueurs du jour et les créneaux d’observation et de prise de vue sont courts. Le repérage des terriers au préalable est essentiel. Le sanglier quant à lui laisse des traces bien distinctes, souvent près d’une souille (petite flaque de boue) où ils aiment se frotter. Ces traces indiquent leur présence dans le secteur.

Se montrer patient

En photographie d’animaux, la chance n’est pas un élément auquel il faut se fier. Les opportunités de rencontres se créent lorsque vous préparez soigneusement votre séance d’affût ou d’observation, en connaissant parfaitement l’espèce que vous visez.

La frustration accompagne souvent cette pratique photographique, car il arrive que rien ne se produise pendant votre affût, parfois même pendant des jours. Ne vous découragez pas, car la persévérance finit toujours par porter ses fruits. Une belle rencontre fait oublier tous les moments d’attente. Soyez patients et déterminés : les moments magiques se présentent lorsque l’on s’y attend le moins.

Maîtriser les techniques d’approche

Savoir se camoufler habilement pour s’approcher au plus près des animaux est une compétence essentielle en photographie animalière. Il existe plusieurs méthodes d’approche, telles que l’affût fixe ou l’approche discrète et lente. Chacune a ses avantages et ses inconvénients.

Si vous préférez traquer les animaux en suivant leurs traces, la technique de la billebaude est faite pour vous. En forêt, il est essentiel de ne pas se faire remarquer par le bruit, car le sol est souvent recouvert de feuilles sèches et de branches qui peuvent craquer sous vos pas, alertant ainsi les animaux à proximité. Un animal en état d’alerte observera attentivement la direction du bruit et attendra avant de reprendre ses activités. Il est donc primordial d’anticiper chacun de vos pas.

Un autre aspect crucial de cette approche est la prise en compte de la direction du vent. Les animaux possèdent des sens très développés, notamment l’odorat et l’ouïe. Il faut donc toujours se positionner face au vent pour éviter que votre odeur ne se propage jusqu’aux narines des animaux. S’ils détectent une odeur étrangère, ils fuiront presque instantanément. Soyez particulièrement vigilant à ce détail.

En revanche, si vous préférez utiliser l’affût fixe, choisissez un endroit discret pour l’installer. Dans les deux cas, il est impératif de ne pas trahir votre présence avec des odeurs telles que l’eau de toilette ou le déodorant. Si possible, lavez soigneusement vos vêtements et laissez-les sécher en plein air, loin de toute source d’odeur.

Réussir ses prises de vues sur le terrain

  • S’allonger au sol : se mettre à la hauteur de l’animal permet d’avoir la meilleure perspective et de réaliser de beaux portraits d’animaux. Vous pouvez ainsi jouer avec le sol pour créer un beau flou d’avant-plan.
  • La saison : chaque saison a ses avantages. L’hiver vous offrira des ambiances magiques avec les manteaux neigeux, idéals pour magnifier les oiseaux au sol ou dans les arbres.
  • L’environnement : une photo naturaliste est une image qui donne des renseignements sur l’environnement dans lequel l’animal évolue. Les plans larges permettent cela.

Quels animaux photographier dans la forêt ?

Renard roux
Renard Roux

Si vous vous promenez dans une forêt, vous avez de grandes chances d’observer une diversité fascinante d’animaux sauvages. Les forêts abritent une multitude d’espèces qui jouent des rôles essentiels dans l’écosystème.

  • Le blaireau européen : cette espèce, une fois en confiance, s’habitue au bruit du claquement de votre appareil photo assez facilement. Il fréquente volontiers les prairies tard le soir. Décelez les traces pour anticiper son passage !
  • Le sanglier : on le rencontre souvent lors d’affût fixe. L’approche est assez difficile, car son ouïe et son odorat sont très développés. Fréquentez leurs lieux favoris, comme des petits points d’eau ressemblant à des souilles.
  • Le renard roux : le renard est un animal très farouche qui fuit au moindre doute. Les traces aux abords de terriers trahissent sa présence.
  • Les oiseaux sont parmi les animaux les plus faciles à repérer grâce à leurs chants mélodieux et leurs couleurs vives. Le chant du rossignol philomèle peut être entendu au printemps, tandis que le pic épeiche tambourine sur les troncs d’arbres pour marquer son territoire. Nous avons rédigé un guide spécial pour apprendre à photographier les oiseaux rapaces.

Les forêts sont également un territoire idéal pour photographier des écureuils et des lapins, se déplaçant discrètement à travers les sous-bois. Ne soyez pas surpris si vous apercevez un hérisson ou une belette furtive.

Elles sont aussi le domicile de plusieurs espèces de reptiles et d’amphibiens. Gardez l’œil ouvert pour des lézards en train de se dorer au soleil ou des grenouilles bondissant près des ruisseaux. Enfin, les insectes ne sont pas en reste et jouent un rôle crucial dans la pollinisation des plantes et le cycle de la vie.

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