Tout savoir sur les renards, les rois des canidés

Des forêts aux plaines enneigées, en passant par les pelouses urbaines et les fermes rurales, les renards occupent une place centrale dans les récits, les légendes et les écosystèmes.
Si leurs cousins les loups captent souvent toute l’attention, notamment le loup gris que l’on peut voir dans les alpes, surnommé le meilleur ami de l’homme, sous-estimer le renard serait une erreur. Ce canidé astucieux sait s’adapter à tous les milieux et exploiter les moindres ressources de son environnement.
Le fennec, renard emblématique du désert
Pesant moins de 1 kg à l’âge adulte, le fennec est le plus petit des canidés. Facilement reconnaissable grâce à ses grandes oreilles et sa queue touffue, ce renard est parfaitement adapté aux conditions arides du désert d’Afrique du Nord. Ses reins ultra-efficaces lui permettent de survivre avec très peu d’eau.
Son comportement social, l’absence de glandes odorantes et son nombre particulier de chromosomes amènent même certains zoologistes à hésiter sur son appartenance stricte au genre renard.
Véritable maître de la survie en milieu désertique, le fennec est d’ailleurs le seul carnivore que l’on peut observer dans le désert du Sahara capable de vivre avec une infime quantité d’eau.
Le renard polaire, maître de la toundra
Considéré comme l’un des animaux les plus beaux du monde, le renard polaire évolue aux limites septentrionales de la Taïga, affrontant les vents glacés et la banquise de la toundra arctique.
Dans cet environnement extrême, battu par des vents violents et recouvert de permafrost, la vie semble improbable. Pourtant, au cœur de cet écosystème, le renard polaire prospère, s’adaptant aussi bien par son comportement que par son pelage.
Au printemps et en été, il arbore une fourrure brunâtre et chasse les œufs d’oiseaux migrateurs ou les jeunes phoques annelés. À l’automne, il fait des réserves de graisse et revêt un pelage blanc immaculé. En hiver, il suit les ours polaires, profitant des restes de leurs proies, ou chasse en écoutant les rongeurs sous la neige avant de bondir avec une précision redoutable.
Des conditions similaires existent dans certaines montagnes, créant une toundra alpine. Dans l’Himalaya, au Népal, en Chine occidentale ou au Pakistan, le renard du Tibet adopte des stratégies proches. Il suit les ours bruns, profitant de leur flair et de leur force pour trouver de la nourriture.
Tous les renards de toundra utilisent la glace comme réfrigérateur naturel pour stocker leurs proies dans des garde-manger souterrains.
Le renard roux
Parmi les 47 sous-espèces de renard roux, nombreuses sont celles qui s’aventurent en milieu urbain. En 2012, on comptait entre 12 et 15 renards roux dans Paris, une présence qui avait surpris les habitants. À Londres, la cohabitation est plus ancienne avec près de 10 000 renards roux recensés.
Le renard roux est le plus répandu de tous les carnivores sauvages. Des fossiles indiquent sa présence en Afrique du Nord il y a 700 000 ans, et en Eurasie depuis au moins 400 000 ans. Il a conquis presque toutes les régions du globe, à l’exception de l’Antarctique, grâce à sa remarquable capacité d’adaptation.
Le renard roux fait aussi partie des animaux les plus malins. Il possède une technique de chasse fascinante, appelée mulotage, qui repose sur sa capacité à détecter les champs magnétiques terrestres pour localiser précisément ses proies sous la neige ou la végétation. Ce talent étonnant, que l’on retrouve aussi chez certains oiseaux migrateurs, les chauves-souris et même les requins, offre au renard roux un véritable sixième sens, renforçant encore son image de stratège rusé de la nature.
Le renard gris
Moins présent que le renard roux, le renard gris se distingue par une aptitude rare chez les canidés : il est capable de grimper aux arbres avec agilité, à la manière d’un chat. Grâce à ses griffes semi-rétractiles et à ses membres puissants, il escalade facilement les troncs, franchit les clôtures et trouve refuge dans les hauteurs pour échapper aux prédateurs ou simplement pour se reposer.
Ce comportement arboricole lui permet aussi d’accéder à des sources de nourriture variées, comme les œufs ou les fruits, et d’exploiter des habitats où peu d’autres renards s’aventurent.
Le renard San Joaquin kit fox
En Californie, le renard nain de San Joaquin, ou San Joaquin kit fox, est une sous-espèce de renard des plus menacées. Ce petit canidé, au pelage clair et aux grandes oreilles, est adapté aux milieux arides de la vallée de San Joaquin. Mais face à la raréfaction de son habitat naturel causée par l’urbanisation et les changements climatiques, il a progressivement modifié son comportement.
Il utilise désormais les canalisations asséchées de la ville de Bakersfield comme corridors pour se déplacer en toute discrétion. En explorant ces zones urbaines, le renard San Joaquin trouve de nouvelles sources de nourriture et parvient à cohabiter avec l’activité humaine, bien que cette adaptation reste fragile face aux menaces qui pèsent sur l’espèce.
Le renard des savanes
En Amérique du Sud, les renards des savanes n’hésitent pas à fouiller les poubelles et à chasser les rats, profitant des opportunités offertes par l’expansion humaine.
En saison des pluies, une partie de la population de renards des savanes migre vers les plaines inondables d’Amérique du Sud pour se nourrir de crabes migrateurs et de crustacés.
Le reste de l’année, son régime alimentaire est bien plus frugal. Jusqu’à 10 % de sa nourriture provient des noix de coco naines. Près des habitations humaines, il joue un rôle important en régulant les populations de rats et de souris.
Les incroyables adaptations des renards pour survivre
Les renards possèdent des caractéristiques étonnantes qui leur permettent de prospérer dans des milieux variés.
Ils perçoivent les champs magnétiques
Lorsqu’ils chassent face au pôle Nord magnétique, leurs bonds réussissent dans plus de 70 % des cas. En revanche, face à une autre orientation, leur taux de réussite chute à 18 %.
Un estomac prêt à tout
Le système digestif du renard, proche de celui de l’humain, lui permet une alimentation variée. Grâce à sa mâchoire puissante et ses enzymes digestives, il peut déchiqueter et digérer une large gamme de proies et de végétaux.