Le Muscardin, un acrobate des forêts

Le muscardin est un rongeur discret qui passe la majeure partie de sa vie perché dans les arbres, explorant son habitat en quête de nourriture.
Qui est le muscardin et où vit-il ?
Apercevoir un muscardin n’est pas chose facile. Ce petit rongeur nocturne évolue dans la canopée des forêts de feuillus, les haies denses et les taillis où il se fond parfaitement dans son environnement.
Fait remarquable : il passe presque toute sa vie au-dessus du sol. Pour se déplacer avec agilité à travers les branchages, il utilise ses longues moustaches, capables de vibrer jusqu’à 25 fois par seconde. Ces capteurs sensoriels ultra-sensibles lui permettent de détecter les obstacles et de choisir avec précision où poser ses pattes.
Équipé d’une bonne vue et d’une ouïe fine, le muscardin évite les chutes en évaluant soigneusement le bon moment pour sauter d’une branche à l’autre, un atout précieux dans l’obscurité.
L’alimentation du Muscardin
Son régime alimentaire est varié : il consomme des noisettes, des baies, des fleurs de chèvrefeuille, du pollen et même des insectes. Grâce à ses moustaches, il est capable d’analyser la taille, la texture et la forme de chaque objet avant même d’y toucher.
Un champion du sommeil
Le muscardin est un dormeur hors pair, et ses cycles de sommeil sont fortement influencés par la météo. L’expression « dormir comme un loir » lui va à merveille puisqu’il passe près des trois quarts de son temps à dormir.
Dès octobre, il entre en hibernation pour environ six mois. Durant cette période, sa température corporelle chute, son métabolisme ralentit et il se roule en boule dans son nid pour économiser son énergie. Mais les variations climatiques peuvent perturber ce cycle. Un hiver trop doux ou un été frais peut le désorienter. En Angleterre, des muscardins ont ainsi été observés sombrant dans un état de torpeur pendant la saison de reproduction après un réveil prématuré.
Un aménagement adapté au Pays de Galles
Afin de préserver cette espèce lors de la construction d’une route au Pays de Galles, la municipalité de Rhondda Cynon Taf a investi 245 000 € dans trois passerelles permettant aux muscardins de traverser en toute sécurité.
Quelques faits surprenants sur le muscardin
Un expert de l’hibernation
En France, peu d’animaux hibernent, mais le muscardin fait partie des rares espèces qui entrent en léthargie entre octobre-novembre et avril-mai. Son rythme cardiaque et sa respiration ralentissent de 90 % pour survivre aux mois froids.
Un rôle clé dans la pollinisation
Tout comme les abeilles, le muscardin contribue à la pollinisation. En explorant la végétation, il transporte du pollen sur sa fourrure et ses moustaches, favorisant ainsi la reproduction des plantes.
Une queue touffue caractéristique
Le muscardin se reconnaît facilement grâce à sa longue queue touffue, qui représente presque la moitié de son corps. Bien qu’elle ne soit pas préhensile, elle lui sert d’équilibre lorsqu’il se déplace dans les arbres.
Un architecte de la nature
Le muscardin est un constructeur méticuleux. Ses nids jouent un rôle vital pour son bien-être, que ce soit pour dormir, se reproduire ou hiberner.
Ces abris sont élaborés avec soin : en été, il construit des nids sphériques dans le feuillage dense, tandis qu’en hiver, il préfère les placer à même le sol ou sous terre, à la base des arbres, où l’humidité et la fraîcheur sont plus stables.
Le processus de construction est fascinant : le muscardin prélève de l’écorce de chèvrefeuille, la découpe en longs rubans, puis la tisse pour former une boule douillette, qu’il recouvre ensuite de feuilles et d’herbes.
Cependant, la destruction des haies et des forêts ces dernières décennies menace son habitat. Pour le protéger, des défenseurs de l’environnement installent des nichoirs en bois adaptés à ses besoins.