L’insuffisance rénale chez le chat
L’insuffisance rénale est trois fois plus fréquente chez les chats que chez les chiens. On considère qu’un tiers des chats de plus de 15 ans en sont atteints. Il existe deux formes d’insuffisance rénale chez le chat : aiguë et chronique.
Qu’est-ce que l’insuffisance rénale ?
L’insuffisance rénale, également appelée maladie rénale, est une affection où les reins perdent leur capacité à filtrer efficacement les déchets et les toxines du sang. Chez les chats, cette affection peut être aiguë ou chronique.
L’insuffisance rénale aiguë survient rapidement et peut être causée par des infections, des toxines ou des traumatismes, tandis que l’insuffisance rénale chronique se développe lentement, souvent en raison du vieillissement ou de maladies sous-jacentes telles que la glomérulonéphrite.
Les reins jouent un rôle crucial dans le maintien de l’équilibre hydrique, l’élimination des déchets et la régulation de divers électrolytes dans le corps. Lorsque leur fonction est compromise, des symptômes tels que la soif excessive, la perte d’appétit, les vomissements et une augmentation de la production d’urine peuvent apparaître.
Un diagnostic précoce et une gestion appropriée sont essentiels pour améliorer la qualité de vie des animaux affectés par cette maladie.
Symptômes d’une insuffisance rénale chez le chat
Reconnaître les symptômes d’un chat présentant des problèmes aux reins est essentiel. Ils diffèrent légèrement en fonction de la forme d’insuffisance rénale.
L’insuffisance rénale aiguë
L’insuffisance rénale aiguë peut atteindre les chats de tout âge. Les symptômes sont :
- État abattu, avec des difficultés à se déplacer.
- Perte d’appétit.
- Urine rare voire inexistante.
- Vomissements et diarrhées.
L’insuffisance rénale chronique
L’insuffisance rénale chronique touche principalement les chats âgés et résulte d’une destruction lente du rein. Les symptômes sont :
- Soif excessive, le chat reste près de sa gamelle d’eau ou du robinet.
- Augmentation de la quantité d’urine produite : la litière peut être inondée et doit être changée deux fois par jour.
- Baisse de l’appétit et perte de poids.
- Urine très limpide et diluée, élévation des taux d’urée et de créatinine, ainsi que de l’hypertension.
Les causes d’une insuffisance rénale chez le chat
De nombreuses causes peuvent provoquer une insuffisance rénale, certaines étant incurables :
- La glomérulonéphrite, caractérisée par une inflammation ou des lésions des « filtres des reins » purifiant le sang. Affectant généralement les mâles, c’est la maladie la plus fréquente chez un jeune chat. Elle peut évoluer rapidement ou très lentement vers une insuffisance rénale chronique.
- La néphrite interstitielle aiguë, inflammation du rein d’origine infectieuse.
- La néphrite interstitielle chronique, cause répandue d’insuffisance rénale chez le chat âgé, conséquence d’une affection aiguë ou du vieillissement normal des reins.
- La pyélonéphrite, infection touchant directement les reins et évoluant en néphrite interstitielle aiguë.
- La présence de calculs dans le rein, menant généralement à une néphrite interstitielle chronique.
- Des tumeurs rénales.
- Des affections génétiques rares comme l’amyloïdose ou la maladie polykystique.
Dans tous les cas, consulter un vétérinaire en cas de doute est conseillé pour éviter des problèmes de santé.
Traitement de l’insuffisance rénale du chat
Pour un chat atteint d’insuffisance rénale aiguë, il est souvent prescrit des diurétiques pour augmenter la quantité d’urine émise et aider les reins à éliminer rapidement les toxines.
Un traitement symptomatique est généralement prescrit pour lutter contre les diarrhées et vomissements provoquant une déshydratation.
Il n’existe pas de traitement curatif pour l’insuffisance rénale chronique : une partie des reins est irrémédiablement perdue, et il n’est pas possible de rétablir une fonction rénale normale. Certains traitements compensent le déficit et permettent au chat de vivre presque normalement.
L’alimentation d’un chat en insuffisance rénale
Il existe un lien entre le taux de phosphore de la ration et la vitesse d’évolution de la maladie. La viande et les protéines animales contiennent des taux de phosphore importants.
Pendant des années, il a été recommandé de limiter la quantité de viande pour les chats en insuffisance rénale en incorporant des céréales et des graisses supplémentaires. Cette approche a donné des résultats corrects concernant l’évolution des reins, mais a entraîné un manque d’appétence évident pour ces aliments pauvres en protéines animales.
Avec ces aliments appauvris, le chat délaisse sa gamelle, maigrit en digérant ses propres muscles, et son azotémie (urée, créatinine) repart à la hausse.
De nouvelles formulations ont été mises au point, enrichies en viandes de qualité, mais avec des substances dites « chélateurs du phosphore » empêchant son absorption intestinale.
Dans le cas d’une ration ménagère, les trois principes de base pour éviter des problèmes rénaux sont :
- Apporter des protéines (40 %) d’excellente digestibilité.
- Ajouter de la graisse appétente (graisse de canard).
- Faire boire abondamment : le rein ne réabsorbe plus l’eau correctement, entraînant une déshydratation chronique.
Dans le cadre d’une ration ménagère, un extrait de plante à incorporer est l’olivier. Avec une action également hypoglycémiante et anti-infectieuse, il soutient efficacement une maladie compliquée.
Si votre chat est atteint d’insuffisance rénale, vous pouvez lui donner :
- Rubénal (disponible chez votre vétérinaire), un extrait de plante retardant la fibrose rénale.
- Maalox (pour douleurs gastriques), contenant de l’hydroxyde d’aluminium, agissant comme chélateur du phosphore.
L’insuffisance rénale s’accompagne souvent d’hypertension, aggravant le fonctionnement rénal. Un médicament hypotenseur de prise quotidienne est souvent prescrit.
Une diminution de la ration en sel (NaCl) ne change rien : contrairement à l’homme, le chat est insensible au sel quant à sa tension sanguine.
Insuffisance rénale et hypertension
Le rein est connecté au cerveau par des fibres nerveuses (système sympathique) cheminant le long de la colonne vertébrale. Lorsqu’il est défaillant ou en cas de circonstances particulières (déshydratation, adrénaline de stress), il envoie un signal de détresse au cerveau, qui agit sur l’ensemble du système sympathique en augmentant la pression sanguine.
Cette hypertension provoque au niveau des néphrons une rétention de sel et d’eau, entretenant l’hypertension. C’est un cercle vicieux nécessitant parfois un accompagnement diététique par des médicaments contre l’hypertension.
