Hibernation des animaux : Top 10 Espèces qui hibernent

Hibernation des animaux : Top 10 Espèces qui hibernent

Lorsque l’hiver approche dans l’hémisphère Nord, beaucoup aimeraient s’endormir et ne se réveiller qu’une fois la neige fondue et les jours rallongés. Cependant, bien que le sommeil et l’hibernation se ressemblent, ils sont très différents, et pas seulement en termes de durée.

De nombreux animaux que l’on pourrait penser paresseux utilisent en réalité l’hibernation pour des raisons similaires : en hiver, quand la nourriture devient rare et que la température chute dangereusement, ils doivent adapter leur métabolisme en le ralentissant et en entrant dans une longue période d’inactivité, réduisant ainsi au maximum leurs dépenses d’énergie.

Comment les animaux hibernent-ils et pourquoi le font-ils ?

Les animaux ont développé différentes formes d’hibernation adaptées à leur physiologie et à leurs habitudes alimentaires. Bien que l’hibernation ait des similitudes avec le sommeil humain, elle est beaucoup plus profonde.

Pendant l’hibernation, le métabolisme peut ralentir jusqu’à 25% de son rythme normal, la respiration devient très superficielle, le rythme cardiaque peut descendre à un dixième du rythme habituel, et la température corporelle baisse également.

Cependant, les organes vitaux comme le cœur et le cerveau doivent rester à une certaine température. Pour les protéger, une graisse brune spéciale s’accumule autour de ces organes pour une meilleure isolation. Les vrais hibernants, comme la plupart des rongeurs, peuvent voir leur température corporelle descendre en dessous de 0°C, les faisant paraître morts.

Il existe aussi une autre forme de ralentissement métabolique appelée estivation. Cette adaptation permet aux animaux de se mettre en dormance pour éviter les hautes températures et les climats secs, comme ceux des déserts chauds, qui pourraient les déshydrater ou provoquer des coups de chaleur. Contrairement à l’hibernation, l’estivation ne vise pas à économiser de l’énergie mais à conserver l’eau et à maintenir une température corporelle suffisamment basse.

Différences entre torpeur, sommeil et hibernation

La torpeur
La torpeur, c’est quand on est moins actif, pas forcément inconscient, mais généralement immobile, avec un métabolisme et un rythme cardiaque ralentis. Cet état peut arriver tous les jours et ne durer que quelques heures. Les ectothermes (les animaux à sang froid) comptent sur leur environnement pour réguler leur température corporelle et se mettent en torpeur quand il fait froid.

Le sommeil
Pour un œil non averti, le sommeil humain peut sembler similaire à l’état des animaux en hibernation. Il partage certaines caractéristiques, mais celles-ci sont physiologiquement moins extrêmes, comme le ralentissement du rythme cardiaque et de la respiration, ou la baisse de la température corporelle (c’est pourquoi vous avez besoin d’une couette pour dormir, particulièrement en hiver). Cependant, le sommeil est surtout un changement d’état mental et non physique que vous pouvez facilement quitter en quelques minutes, même s’il est profond. Les mammifères et les oiseaux dorment tous régulièrement.

L’hibernation
Les changements physiques pendant l’hibernation sont beaucoup plus prononcés. La température corporelle et le métabolisme baissent considérablement, cet état dure longtemps et les animaux mettent du temps à revenir à la normale. Par exemple, la température corporelle des spermophiles arctiques (des écureuils) peut descendre jusqu’à -2,9 °C, bien en dessous du point de congélation de l’eau. Leur corps est comme en coma, et on ne les réveille pas facilement.

1) La marmotte des Alpes

marmotte des Alpes

Ce gros rongeur, qui est de la même famille que les écureuils, est bien équipé pour survivre dans le climat difficile des Alpes. Vivre sur les pentes des montagnes n’est pas de tout repos : entre 800 et 3200 mètres d’altitude dans les Alpes européennes, la marmotte alpine profite des longues journées d’été ensoleillées avant de faire face à un hiver glacial de six mois.

Pendant l’été, avant octobre, elle se gave de plantes fleuries riches en acides gras non saturés pour faire des réserves de graisse. Quand la neige arrive, elle hiberne pendant environ 200 jours. Les adultes se réveillent plus tôt que les jeunes, et les mâles avant les femelles.

Pendant l’hibernation, la marmotte plonge dans un sommeil profond, sa température corporelle chute jusqu’à 5 °C, un sacré contraste par rapport à sa température normale de 38 à 40 °C. Son rythme cardiaque passe de 200 à 38 battements par minute et son métabolisme ralentit juste assez pour maintenir sa température corporelle. Cet état est entrecoupé de courtes périodes où sa température revient à la normale pour récupérer avant de replonger dans un sommeil profond.

2) Le Hérisson

Hérisson

Le hérisson est considéré comme un « vrai hibernant » car son métabolisme ralentit tellement qu’il ne peut plus bouger. Pourtant, lorsque les températures deviennent extrêmement froides, il sort parfois de son hibernation pour frissonner et se réchauffer. Dans certains cas, il peut même se réveiller et quitter son nid pour en trouver un autre.

Le hérisson hiberne généralement d’octobre ou novembre, selon l’arrivée du froid, jusqu’en mars ou avril. Pendant les mois d’été, il mange constamment pour accumuler une réserve de graisse suffisante afin de survivre durant son hibernation. Il perd environ un tiers de son poids pendant l’hiver.

3) Le chirogale moyen

chirogale moyen
© Photo Eric Isselée

Une seule espèce de primates hiberne, et elle se trouve sur l’île de Madagascar, à l’est de l’Afrique australe. Le chirogale moyen (Cheirogaleus medius), l’un des plus petits lémuriens, est nocturne. Pendant sept mois de l’année, il disparaît. Le mystère de son absence a été résolu lorsque des scientifiques ont capturé, marqué et suivi 53 individus.

Ils ont découvert que chaque année, en avril, ces lémuriens trouvent des arbres creux ou des nids pour hiberner pendant la saison sèche. Cependant, leur mode d’hibernation présente une particularité intrigante.

Contrairement à la plupart des mammifères qui se réveillent périodiquement pour faire leurs besoins et dormir (le cerveau des mammifères étant trop froid pour le sommeil paradoxal durant l’hibernation, mais le sommeil restant vital pour leur survie), les chirogales moyens adoptent une forme d’hibernation plus ancienne et reptilienne, leur température corporelle variant fortement en fonction de la température ambiante. À la différence des autres mammifères hibernants, ils ne dépensent aucune énergie en se réveillant.

4) L’Engoulevent de Nuttall

Engoulevent de Nuttall
Engoulevent de Nuttall - © Photo Steve Byland

L’engoulevent de Nuttall (Phalaenoptilus nuttallii), la seule espèce d’oiseau à hiberner durant l’hiver, entre dans un état d’hibernation qui dure toute la saison lorsque les insectes deviennent rares. Pour se protéger, il se réfugie dans les rochers et se trouve dans une région allant du Canada au Mexique.

Cette stratégie lui permet de survivre aux mois les plus froids, lorsque les ressources alimentaires sont insuffisantes. Pendant cette période d’hibernation, l’engoulevent de Nuttall réduit considérablement son métabolisme et sa température corporelle, économisant ainsi son énergie jusqu’à ce que les conditions s’améliorent.

5) La Tortue boîte

tortue boîte de Floride
Tortue de Floride - © Photo Hamilton

En raison de sa taille et de ses jolis motifs, cette tortue de terre est souvent gardée comme animal de compagnie, bien que son habitat d’origine se trouve aux États-Unis et au Mexique. Cette tortue hiberne pendant trois mois chaque année et nécessite un lieu suffisamment isolé du froid et bien caché. La tortue boîte n’est pas une espèce à proprement parler mais une expression qui désigne plusieurs espèces existantes de tortues.

6) La Pipistrelle commune

Pipistrelle commune
© Photo bennytrapp

La pipistrelle commune (Pipistrellus pipistrellus) est une espèce de chauve-souris protégée en France. Vous pourrez observer les pipistrelles se rassembler pour hiberner, se perchant dans les arbres, les grottes et les bâtiments pendant les mois froids de l’hiver, lorsque les insectes se font rares. Ces petits mammifères volants trouvent refuge dans des endroits variés pour passer la saison froide, en groupe, pour mieux survivre au manque de nourriture.

7) Le Spermophile arctique

écureuil spermophile

La température corporelle du spermophile arctique (Urocitellus parryii) peut descendre en dessous de 0 °C pendant son hibernation, mais son sang reste liquide. Cet écureuil est capable de frissonner pour revenir à une température normale d’environ 37 °C lors de ses réveils périodiques.

8) L’ours

Ours noir
© Photo Suzan

Comme de nombreuses autres espèces d’animaux sauvages, l’ours évite les hivers longs, froids et difficiles en se réfugiant dans une grotte ou un abri similaire, se réveillant seulement lorsque la neige commence à fondre. Cependant, il n’entre pas en hibernation profonde. Sa température ne descend qu’à environ 10 °C et son métabolisme, son rythme cardiaque et sa respiration ralentissent relativement peu.

Contrairement aux véritables animaux hibernants, qui doivent se réveiller environ une fois par semaine pour faire leurs besoins et dormir avant de reprendre leur hibernation, l’ours peut rester endormi pendant 100 jours ou plus sans se réveiller. Grâce à son hibernation superficielle, il peut se réveiller et réagir rapidement en cas de menace.

L’ours est capable de régénérer le tissu musculaire perdu par atrophie pendant l’hibernation en transformant l’urée restante dans son sang en protéines, la base des muscles. Une femelle enceinte peut aussi entrer en diapause embryonnaire si les réserves de graisse accumulées durant l’été ne semblent pas suffisantes pour elle et ses petits. Certaines ourses polaires donnent même naissance à leurs petits pendant leur hibernation.

9) L’escargot arboricole de Floride

Les escargots arboricoles de Floride ont une vie bien différente de la plupart des hibernants. De mai à novembre, ils se reproduisent et pondent leurs œufs, puis entrent en estivation quand le climat devient sec et froid. Les inondations et les longues sécheresses peuvent sérieusement affecter leurs populations, alors ils trouvent un abri et sécrètent un mucus, appelé épiphragme, pour fermer l’entrée de leur coquille et se protéger de la sécheresse.

Quand les premières pluies subtropicales arrivent en avril ou en mai, ils se réveillent et enlèvent cette protection. Mais les escargots arboricoles restent vulnérables et certains ne survivent pas aux hivers longs et rigoureux.

10) Serpents et reptiles

Les petits serpents jarretières, qui appartiennent au genre Thamnophis, se trouvent en Amérique du Nord. Ils sont inoffensifs pour nous, car ils produisent un venin très peu toxique et ne peuvent pas vraiment l’injecter dans le corps humain. Le Thamnophis hiberne, mais chez les reptiles, on appelle ça l’hivernation. Pendant cette période, ils survivent grâce à leurs réserves de graisse et au glycogène stocké dans leurs tissus. Étant des créatures à sang froid, leur température dépend de leur environnement. Ils hibernent en grands groupes, ce qui leur permet de s’entremêler pour garder une température corporelle suffisante.

Les plus grands nids de serpents se trouvent près de Narcisse au Canada, où des milliers de serpents jarretières à flancs rouges passent l’hiver. Contrairement aux mammifères qui hibernent, les serpents se réveillent et bougent pendant l’hiver pour boire de l’eau ou si le temps devient anormalement chaud.

Photo de couverture : A.Coatesy/A.Stock
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